Numéro Zéro - Octobre 2009
Mais, pour la première fois, la Fédération Hospitalière Privée (FHP) et la Fédération Hospitalière (publique) de France aussi (FHF) sont d’accord. Singulier accouplement. Hypocrisie ou réalisme ? « Peut importe, que le chat soit noir ou gris pourvu qu’il attrape des souris ! »
J'bosse tous les soirs et 3 week-ends sur 2, je n'ai même pas le temps de voir ma femme, mes enfants, ni la génération d'après...
Il y a un an, dans mon service, les HCL ont supprimé les postes de mes deux confrères. La multiplication de la charge de travail par 3 n'a pas été une sinécure. On m'a, enfin, adjoint un médecin, mais cela fait quand même du bon 50 % en plus. Je suis tuteur dans à peu près toutes les écoles de soins et je supervise mémoires, rapports et thèses... J'enseigne un peu partout, même complètement en dehors de ma spécialité, les formateurs se désertifiant.
L'ambiance HCL alliant médicophobie et haines inter personnelles ne m'aide point à rester sur le registre de la sérénité. Bref, à l'hôpital tout baigne.
Par BME
« Les cliniques clament leur insatisfaction » dit le Quotidien du médecin. Ca tombe bien, les hôpitaux aussi. Dans ce petit monde, tout est cris et gémissements. L’enfer de Dante, version sécurité sociale !
Mais, pour la première fois, la Fédération Hospitalière Privée (FHP) et la Fédération Hospitalière (publique) de France aussi (FHF) sont d’accord. Singulier accouplement. Hypocrisie ou réalisme ? « Peut importe, que le chat soit noir ou gris pourvu qu’il attrape des souris ! »
Par Voconce
Chambre d’enregistrement… et alors !
Le conseil d’administration de l’hôpital ne serait plus qu’une chambre d’enregistrement des décisions du directeur de l’ARH depuis que ce dernier fixe le montant des recettes sur lequel le conseil doit s’aligner pour arrêter le montant des dépenses.
Mais quelle compétence particulière ont les administrateurs pour traiter de problèmes aussi complexes auxquels peu d’entre eux ont été préparés ? J’ai observé pendant trente ans que les trois quarts des administrateurs ne comprenaient pas la moitié (et je suis large) de ce qu’on leur disait lorsqu’on présentait les aspects techniques du budget ou du compte administratif.
Alors, oui pour un conseil d’administration puisqu’il en faut un, mais, à côté d’un directeur qui dirige, qu’il reste une assemblée cadrée, cantonnée dans son rôle.
Avec Christian Lehmann, médecin
généraliste en banlieue, auteur des Fossoyeurs aux Editions Privé
Il n’y a aucune cohérence médicale là-dedans ! (…) Donc vous avez une femme qui est habituée à s’occuper des femmes qui viennent d’accoucher qui, le lendemain, se trouve dans le service de cancéro et puis, parce qu’il y a un blocage, elle se retrouve à l’endroit ou on fait les électrocardiogrammes d’efforts le lendemain. C’est comment gérer la pénurie de personnel en disant, en fait, que tout le monde est hyper compétent sur tout, ce qui évidemment est une perte de chance pour le patient.
Eclipsés aux premiers effets du budget global, funeste invention tout juste vieille d’un quart de siècle, les grognards napoléoniens aux bacchantes et à la bedaine rassurante ont vu leur chapeau-claque, Montecristo et Bas Armagnac.
Sans le moindre pour leurs larme de crocodile, à nos vieux dinosaures et leurs excédents à jamais révolus, une nouveaux race de technocrates, tels des shadoks cuisinés à la « sauce Piéplu », érigèrent le déficit. Parfaite illustration de la grandeur de notre décadence hospitalière.
Notre flotte amirale, déchue à ce que l’on dit, alors en rade aux confins des Danaïdes fit mouvement vers la T2A, engageant dans son sillage tous nos frêles esquifs dispersés dans l’hexagone et aux quatre coins du globe, dans cette quête mythique du Saint Graal.